jeudi 22 avril 2021

L'interaction majeure

 


Interconnectés. Interdépendants. Unanimement versés à ressentir le monde s’écouler à travers nous. Est-ce l’interaction qui nous définit ?

Sommes-nous les tiraillements et les adrénalines striées de nos émotions ?

Avoir en soi le don de ne rien commettre sans le cœur, les vrombissements qu’il procure lorsqu’il se connecte à lui-même, au vivant. Nous sommes les univers d’âmes éparpillées et languissantes des jours à venir, les jours heureux.

Sur les routes tracées de nos émois, nous naviguons. Nous sommes de fiers capitaines et de braves matelots, lancés dans une course aux airs de tempête. Il nous revient en fin de compte d’enlacer les feux qui bouillonnent.

Que dire d’aujourd’hui ? Où en sommes-nous ? Quelle est notre si étrange époque ? Avons-nous éclairé le chemin ? Allons-nous vers le mieux, un essor profitable à tous ?

Quelle juste critique formuler ? Ai-je pour ma part seulement réussi à progresser dans ma vie d’homme ?

La leçon n’a pas d’équivoque. Ni besoin de mots délivrer. Elle est partout où nous sommes, envahissant chaque recoin du monde. Sommes-nous en faillite ? Saurions-nous être différents ? Responsables, sans faux-semblants, sans autre sincère appétence que de servir le collectif, dans sa multitude, sa diversité, ses divergences.

Nous vivons l’époque centrale et ambiguë d’un bouleversement majeur. Dans l’hypothèse la plus probable, celui-ci sera écologique. Nous détruisons la biosphère et ses équilibres environnementaux. La chute ne sera qu’un mur aux multiples facettes, après les assèchements, les inondations, les pollutions, la déforestation massive, viendront les populations déplacées.

Les peuples feront naître l’ambition d’un changement profond de paradigme. Les régimes en place, tout-puissants, ne seront pas d’accord. Ils se durciront pour circonscrire toute envie de révolte. Ils déploieront leur nouvel ordre mondial, pour éviter d’être supplantés. Ils ne sauront envisager l’idée selon laquelle ils deviendraient de vulgaires programmes, dont les algorithmes ne conviendraient plus.

Quoi de pire que de deviner dans la fin de son règne, l’avènement d’un lignage que vous soumettez d’ordinaire par traditions ?

L’histoire est-elle déjà écrite ? Ne s’écrit-elle pas sous nos yeux ébahis ? Comment est-ce possible ?

Le temps façonne les hommes à leur image. D’un milieu à un autre, des marques différentes s’impriment. Les perceptions du monde divergent. Certains apprennent les rouages du pouvoir. D’autres, la grande majorité, n’ont le choix que de subir. La suprême engeance s’exerce depuis de trop longues époques. Elle s’amuse de la plaisanterie. Elle s’en félicite et s’en réjouit, élaborant à travers les âges le principe même du comique de répétitions.

Le processus demeure toujours le même. L’interaction elle, diffère. Dans ce cas, elle est si singulière, si spécifique, que nous n’en reconnaitrions aucun des codes. Nous resterions, pantois et désorientés, insensibles à ce langage, hermétiques à ces manières et ces convictions.

Les neurorécepteurs convoqués ne sont pas de la même nature. Ils se développent des privilèges d’une caste dominante, qui ne se lestera, sous aucun prétexte, d’une seule de ses attributions. Voilà : leur came est bien meilleure que la nôtre !

On voudrait leur chute. L’émergence d’un système qui n’écrase pas les faibles. On le rêve meilleur que nous ne sommes, raisonné, sage, solidaire.

Restons attentifs et généreux. Ne nous laissons pas glisser. Apprenons à mieux nous connaitre, afin d’accepter toutes les dimensions de l’autre. Battons-nous. Battons-nous de nos esprits virevoltants et de nos cœurs enflammés.

Privilégions les circuits courts, pour réduire l’empreinte abyssale de notre consommation. Développons une industrie verte, novatrice et porteuse de valeurs. Les équilibres doivent être protégés et, plus encore, rétablis. Le sens qui nous régit aujourd’hui est fallacieux. Le bon sens doit reprendre le droit de cité. Qui l’imposera ?

Ceux qui écrivent les lois aujourd’hui ? Pour qui les écrivent-ils ? Pour nous ?  

Ils feront de nos enfants des esclaves. Et leurs enfants après eux.

Nous en sommes là, en cet instant fatidique où le monde change sous nos yeux, dans une séquence surréaliste où nous nous voyons progressivement privés de lui. De ce qui crée et alimente une plus juste interaction, où le profit n’est pas dévastateur, mais vertueux et partagé.

Par où Commencer ? De quel effort parle-t-on ? Les forces en présence semblent à première vue inégales. Mais, avons-nous seulement conscience de celles que nous pourrions mobiliser, collectivement ? 

Cela fait beaucoup de questions. L’avenir nous parait peut-être plus incertain que jamais. On dirait même qu’il pourrait devenir hostile.

Alors, quel est le premier rempart ? 

Commençons peut-être par ne pas nous soumettre, ni au dogme de la pensée unique, ni à la peur insidieuse qui nous tétanise.

Sondons nos consciences : sommes-nous vraiment libres, aujourd’hui ? Choisissons-nous, en tant qu’individu, en tant que peuple et collectivité, l’interaction majeure, celle qui domine toutes les autres ?

Cette interaction nous appartient. Elle fait de nous des êtres humains éveillés, connectés les uns aux autres.

Notre devoir premier, toutes générations confondues, est de la reconquérir.