Voilà plus d'un an, je fis une grande découverte en lisant la préface d'Anna Karénine, le chef d'œuvre romanesque de Léon Tolstoï.
Voilà plus d'un an, je fis une grande découverte en lisant la préface d'Anna Karénine, le chef d'œuvre romanesque de Léon Tolstoï.
Interconnectés.
Interdépendants. Unanimement versés à ressentir le monde s’écouler à travers nous.
Est-ce l’interaction qui nous définit ?
Sommes-nous les
tiraillements et les adrénalines striées de nos émotions ?
Avoir en soi le
don de ne rien commettre sans le cœur, les vrombissements qu’il procure
lorsqu’il se connecte à lui-même, au vivant. Nous sommes les univers d’âmes
éparpillées et languissantes des jours à venir, les jours heureux.
Sur les routes
tracées de nos émois, nous naviguons. Nous sommes de fiers capitaines et de
braves matelots, lancés dans une course aux airs de tempête. Il nous revient en
fin de compte d’enlacer les feux qui bouillonnent.
Que dire
d’aujourd’hui ? Où en sommes-nous ? Quelle est notre si étrange
époque ? Avons-nous éclairé le chemin ? Allons-nous vers le mieux, un
essor profitable à tous ?
Quelle juste
critique formuler ? Ai-je pour ma part seulement réussi à progresser dans
ma vie d’homme ?
La leçon n’a
pas d’équivoque. Ni besoin de mots délivrer. Elle est partout où nous sommes,
envahissant chaque recoin du monde. Sommes-nous en faillite ? Saurions-nous
être différents ? Responsables, sans faux-semblants, sans autre sincère appétence
que de servir le collectif, dans sa multitude, sa diversité, ses divergences.
Nous vivons
l’époque centrale et ambiguë d’un bouleversement majeur. Dans l’hypothèse la
plus probable, celui-ci sera écologique. Nous détruisons la biosphère et ses
équilibres environnementaux. La chute ne sera qu’un mur aux multiples facettes,
après les assèchements, les inondations, les pollutions, la déforestation
massive, viendront les populations déplacées.
Les peuples
feront naître l’ambition d’un changement profond de paradigme. Les régimes en
place, tout-puissants, ne seront pas d’accord. Ils se durciront pour
circonscrire toute envie de révolte. Ils déploieront leur nouvel ordre mondial,
pour éviter d’être supplantés. Ils ne sauront envisager l’idée selon laquelle
ils deviendraient de vulgaires programmes, dont les algorithmes ne
conviendraient plus.
Quoi de pire
que de deviner dans la fin de son règne, l’avènement d’un lignage que vous
soumettez d’ordinaire par traditions ?
L’histoire
est-elle déjà écrite ? Ne s’écrit-elle pas sous nos yeux ébahis ?
Comment est-ce possible ?
Le temps
façonne les hommes à leur image. D’un milieu à un autre, des marques
différentes s’impriment. Les perceptions du monde divergent. Certains
apprennent les rouages du pouvoir. D’autres, la grande majorité, n’ont le choix
que de subir. La suprême engeance s’exerce depuis de trop longues époques. Elle
s’amuse de la plaisanterie. Elle s’en félicite et s’en réjouit, élaborant à
travers les âges le principe même du comique de répétitions.
Le processus
demeure toujours le même. L’interaction elle, diffère. Dans ce cas, elle est si
singulière, si spécifique, que nous n’en reconnaitrions aucun des codes. Nous
resterions, pantois et désorientés, insensibles à ce langage, hermétiques à ces
manières et ces convictions.
Les
neurorécepteurs convoqués ne sont pas de la même nature. Ils se développent des
privilèges d’une caste dominante, qui ne se lestera, sous aucun prétexte, d’une
seule de ses attributions. Voilà : leur came est bien meilleure que la nôtre !
On voudrait
leur chute. L’émergence d’un système qui n’écrase pas les faibles. On le rêve
meilleur que nous ne sommes, raisonné, sage, solidaire.
Restons attentifs
et généreux. Ne nous laissons pas glisser. Apprenons à mieux nous connaitre, afin
d’accepter toutes les dimensions de l’autre. Battons-nous. Battons-nous de nos
esprits virevoltants et de nos cœurs enflammés.
Privilégions
les circuits courts, pour réduire l’empreinte abyssale de notre consommation.
Développons une industrie verte, novatrice et porteuse de valeurs. Les
équilibres doivent être protégés et, plus encore, rétablis. Le sens qui nous
régit aujourd’hui est fallacieux. Le bon sens doit reprendre le droit de cité.
Qui l’imposera ?
Ceux qui
écrivent les lois aujourd’hui ? Pour qui les écrivent-ils ? Pour
nous ?
Ils feront de
nos enfants des esclaves. Et leurs enfants après eux.
Nous en sommes
là, en cet instant fatidique où le monde change sous nos yeux, dans une
séquence surréaliste où nous nous voyons progressivement privés de lui. De ce
qui crée et alimente une plus juste interaction, où le profit n’est pas
dévastateur, mais vertueux et partagé.
Par où
Commencer ? De quel effort parle-t-on ? Les forces en présence
semblent à première vue inégales. Mais, avons-nous seulement conscience de
celles que nous pourrions mobiliser, collectivement ?
Cela fait
beaucoup de questions. L’avenir nous parait peut-être plus incertain que
jamais. On dirait même qu’il pourrait devenir hostile.
Alors, quel est
le premier rempart ?
Commençons
peut-être par ne pas nous soumettre, ni au dogme de la pensée unique, ni à la
peur insidieuse qui nous tétanise.
Sondons nos
consciences : sommes-nous vraiment libres, aujourd’hui ? Choisissons-nous,
en tant qu’individu, en tant que peuple et collectivité, l’interaction majeure,
celle qui domine toutes les autres ?
Cette
interaction nous appartient. Elle fait de nous des êtres humains éveillés,
connectés les uns aux autres.
Notre devoir premier,
toutes générations confondues, est de la reconquérir.